Permettez moi un petite parenthèse aujourd'hui. Je voulais par le biais du blog de Vidéon rendre  hommage à une femme qui d'un geste, qui pourrait aujourd'hui sembler anodin, a aidé à changer les choses, le monde.

Qui a aidé à éveiller les consciences.

C'était il y a tout juste 50 ans.

Je vous invite à lire l'article de Libération paru à l'occasion de sa mort:



U
n jour, Rosa Lee Parks a dit non. Un jour à Montgomery, dans cette ville de l'Alabama si «typique» du sud américain ségrégationniste, Rosa Lee Parks a refusé de céder sa place à l'avant d'un bus à un blanc, comme c'était encore la règle dans le sud des Etats-Unis, ce 1er décembre 1955. Cinquante ans après cet acte de défiance impensable qui allait marquer le mouvement pour les droits civiques des noirs américains, Rosa Parks s'est éteinte chez elle, lundi soir, à Detroit. Elle avait 92 ans et était devenue, par son geste, pionnière et symbole de la défense des droits des noirs aux Etats-Unis.

Fille d'un charpentier et d'une enseignante, se souvient le «Washington Post», élevée par sa mère et ses grands-parents, Rosa Lee Parks a vu son grand-père monter la garde devant la maison familiale, un fusil à la main, alors que le Ku Klux Klan paradait dans leur rue. A vingt ans, elle milite pour le NAACP, le grand mouvement pour les droits civiques.

Le refus de Rosa lui avait valu sa condamnation pour violation d'un règlement local: une amende de dix dollars, se souvient le «New York Times». Ce qui avait entraîné le boycottage, pendant 380 jours, des autobus de la ville par les Noirs. Et allait déboucher sur la condamnation par la Cour suprême des Etats-Unis de la ségrégation dans les autobus et le début du mouvement pour les droits civiques. «Elle s'est assise pour que nous puissions nous lever», a résumé lundi le révérend Jesse Jackson, dans un entretien au «New York Times».
 

Un jeune pasteur de Montgomery, Martin Luther King, alors âgé d'à peine 26 ans, prit la tête du boycott et du mouvement non-violent contre la ségrégation et la discrimination raciale qui devaient déboucher sur un changement de la législation au niveau local, de l'Etat et enfin au plan fédéral en faveur des noirs américains. «L'arrestation de Parks», notait King en 1958, «fut davantage le facteur déclenchant que la cause de la colère.»

par J. Hl

LIBERATION.FR : mardi 25 octobre 2005 - 10:35